Il y a 2 manières d’être en Corée du Sud et en Corée du Nord ! La comparaison des deux Républiques est indiscutablement favorable au Sud, tant pour la richesse par habitant que pour la croissance économique; son commerce extérieur est trente-six fois plus lucratif que celui de Pyongyang. Mais, si la République de Corée chevauche avec succès le capitalisme conquérant, elle en subit les fâcheuses conséquences (salaires et niveaux de vie inégaux, problèmes de logement, croissance urbaine incontrôlable); En Corée du Nord, l’économie, freinée par les contradictions de la planification socialiste, supporte une société apparemment plus égalitaire, où n’existent – en théorie – ni riches ni pauvres, ni même les violences politiques qui marquent la vie publique de la Corée du Sud.

Au-delà de l’héritage commun – l’application d’un même confucianisme, une volonté identique d’indépendance et un souci semblable de développer une économie puissante – se distinguent deux façons d’être coréen. Le Sud et le Nord ont pourtant rencontré le même échec en adaptant le système parlementaire européen dans des sociétés extrême-orientales traditionnellement peu politisées.

Dernier théâtre de la guerre froide, la Corée des années 1990 voit ses deux parties camper sur leurs positions. Après le timide rapprochement de 1972, l’accord de «réconciliation», signé en 1991 à la suite de la double adhésion (donc séparée) des deux Corées à l’ONU (17 septembre 1991), permet de calmer les tensions le long du 38e parallèle. De part et d’autre, on regrette la division imposée par l’étranger, même si on semble croire qu’elle repose sur des prémisses inconciliables et qu’elle durera.

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